Les démocraties ouest-européennes en mutations à la fin du XXème siècle

 

 

Intro : Depuis 89, le climat a changé. A cette époque : victoire le démocratie, euphorie. Les démocraties ont subi des mutations.

 

I. Les mutations de la démocratie

Ces mutations révèlent un malaise démocratique ; Marquent une transformation des compétences démocratiques.

 

1. Le malaise démocratique

C’est le point le plus connu. Révélé par l’abstention. La progression de l’abstention s’observe dans toutes les démocraties ouest-européennes. Un fléchissement qui commence à partir des années 80. Baisse marquée en France et en Allemagne. Nuances : les pays scandinaves, la Grèce et la Belgique sont beaucoup moins touchés. Premier signe de ce malaise, c’est donc l’abstention.

Autre indice de ce malaise : les sondages portant sur le degré de satisfaction des habitants par rapport aux institutions des pays de l’UE. Cette insatisfaction est une donnée constante de  la démocratie. Claude Lefort : contraste entre l’idéal de la démocratie et sa réalisation. Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est la généralisation de cette insatisfaction.

 

2. Les compétences démocratiques évoluent

 

Les processus de limitation de la souveraineté sont très mal compris. Deux raisons à cela :

- La mondialisation

- L’accroissement de l’intégration européenne. Voulu par les Etats, mais désoriente les opinions.

On s’aperçoit d’une forme de désillusion par rapport à la construction européenne. Italie : désarroi, en particulier sur la localisation du pouvoie en Europe.

 

3. Le changement de la démocratie des partis

 

Peu évoqué, bien que les partis soient au cœur du système politique européen. On est passé d’une Europe des Parlements à une Europe des partis. Démocratie parlementaire ->Démocratie des parlements et des partis. Où en est on aujourd’hui ? Ces partis sont les produits du suffrage universel, ils sont nés avec le développement des parlements. Si les partis ses ont développés, c’est parce qu’ils correspondaient à une phase de modernisation des sociétés : sociétés d’individus. Les partis ont compensé l’atomisation des individus.

Les partis sont des organisations durables visant à intervenir dans le processus de décision. Sélection des candidats, canaux de médiation entre la société et la sphère de décision publique. On peut aborder de trois façon cette démocratie des partis ;

a) Evolution des familles politiques. On peut voir 4 changements

i. La moindre netteté de la distinction entre les partis de gouvernement

ii. Fin des partis communistes

iii. Remontée de l’extrême droite et un renouveau, das scertains pays, de l’extrême gauche

iv. Le développement de nouveaux partis politiques, le parti de Berlusconi : un prototype spécifiquement italien ?

v. Approche par les orientations des partis. On distingue ainsi parti de gouvernement et parti protestataire. Les premiers se veulent responsables, veulent gouverner seuls ou en coalition. Ils gagnent les élections, mais ils sont de plus en plus contestés. Les partis protestataires ont une identité très précise : conquête de suffrage plus que conquête du pouvoir. Regain, si ce n’est développement de ce type de partis.

b) Formes d’organisation : on en distingue trois successives :

i. Partis de cadres, de notables. Ce qui importe, c’est le rôle des élus

ii. Le parti de masse : nombreux adhérents, structures rigides, le rôle des militants : il y a un engagement. Ce sont des partis-société ; parti-communauté. Ces partis ont formé des cultures et des identités politiques collectives. Cela pouvait aller loin : démocratie chrétienne en Italie. Avaient constitué une terre blanche : forte présence de l’Eglise, puissante organisation. Population encadrée, le vote est longtemps stable ; il exprime une identité. On aurait voté pour une vache démocrate-chrétienne : on ne votait pas pour des personnes ; Partis d’intégration de masse. Ces partis ont participé à la stabilisation de l’Europe.

 

4. Le « catch all party ». Moindre rôle de l’idéologie que dans le parti de masse. On s’adresse à de multiples catégories de masse. Moins d’importance accordée aux militants.

Où en est-on maintenant ? Cette typologie ne nous permet pas de lire la réalité des partis européens.  A quoi assise t on ? Katz et Mair : distinguent trois niveaux d’analyse :

a) Les partis dans la société : on the ground

b) Les partis dans public office

c) Les partis dans le central office

Les partis sont de plus en plus faibles dans la société. On voit de moins en moins de militants dans les marchés. Les « on the ground » reculent. Public office : au Parlement et dans les gouvernements : les partis sont toujours faibles dans la société, mais gardent grande influence. Central office : les partis n’ont jamais été aussi puissants qu’aujourd’hui, bien qu’ils soient faibles dans la société. Forts comme organisation. Pour résoudre le problème de la corruption, on a augmenté les ressources publiques : les partis n’ont jamais été aussi riches qu’aujourd’hui. Leurs ressources monétaires ont quadruplé en 20 ans. La politique coûte cher, notamment à cause de la télévision. Partis de plus en plus imbriqué dans l’appareil étatique ? Gens qui vient non pas pour la politique, mais de la politique. Rôle des experts en communication. Partis de plus en plus personnalisés. Naissance d’un part cartel : les partis se partagent les ressources publiques et les votes qui permettent d’être élus : sont de plus en plus décalés par rapport à la société. Plus privilégiés mais moins légitimes. Plus puissants mais moins reflétant les sociétés. On peut ainsi comprendre le développement des partis protestataires.

 

5. Vers l’émergence d’une autre démocratie ?

 

Trois choses :

a) Le rôle des médias. Il n’y a certes pas encore de télécratie. 4 effets de la télé :

i. elle modifie et inverse le rapport gouvernant/gouverné. Illusion de la proximité des responsables.

ii. Gouverner, c’est séduire. La séduction l’emporte sur la conviction. La capacité de communication est fondamentale.

iii. Les idéologies doivent pouvoir s’incarner à travers un personnage, et se formuler en termes simples.

iv. La télévision piège les responsables politiques. Ce sont les médias qui contribuent à organiser leur agenda politique, qui les contraignent à s’exprimer en permanence, et à s’exprimer sur tout problème. Nous sommes dans le temps de l’urgence, de la surchauffe permanente. Ce qui compte, c’est l’effet d’annonce. Pas suivi de mesures.

 

b) Le pouvoir des juges : affirmation de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Généralisation du modèle allemand : contrôle de la constitutionnalité de toutes les lois,

c) Rôle grandissant de la personnalisation de la politique. L’envers de cet élément. La politique s’est de plus en plus personnalisée. Les partis ont besoin  de trouver de bons leaders. Plus le leader est fort, plus il est faible, car il est exposé. Cet envers n’est pas assez souligné. A partir des années 80, le turn over à la tête des partis s’accélère. Le leader est porté par la vague des élection.

 

 

II. Penser la démocratie aujourd’hui

 

1. L’indifférence démocratique

 

Epoque du désenchantement démocratique. Trois explications pour cette indifférence :

- Exclusion sociale qui caractérise la démocratie d’aujourd’hui. Les catégories les plus démunies ne se sentent pas concernées par la politique. Contribue à accentuer cette indifférence démocratique.

- Cette indifférence serait due à une anesthésie télévisuelle. Télé fait croire que tout se résout par son intermédiaire : les gens ne vont plus voter.

- Thèse de Tocqueville : individualisme : indifférence à l’égard de l’intérêt commun. Epanouissement individuel.

Débouche sur deux raisonnements opposés : inquiétude, ou bien dire que ce n’est pas si grave : la démocratie n’a pas besoin d’un soutien permanent des électeurs. Ce qu’il faut, c’est qu’elle préserve les libertés.

 

2. Le renouveau de la critique démocratique

 

L’hostilité de la démocratie est devenue inavouable en Europe. Il n’y a plus de contestation de la démocratie. Mais, critique de la démocratie, qui s’organise de deux façons :

- Renouveau idée de la démocratie confisquée. Il n’y a rien de neuf. Dès le début du siècle, de grands penseurs ont développé de telles idées. Ostrogorski : les partis politique seraient devenu des rassemblement de professionnels qui confisquent la démocratie. Développement de nouveaux césars de la politique. Michels : Analyse la social-démocratie allemande. Parti qui se dit révolutionnaire, mais qui ne fera jamais la révolution. Puissance organisationnelle : forment une nouvelle oligarchie. Loi d’airain de l’oligarchie. A gauche comme à droite, idée que la démocratie est confisquée par une petite catégorie, une classe politico-médiatique. On développe une sociologie du soupçon contre les élites. « Establishment ». Critique portée par les mouvements populistes. Désigne un style politique qui exalte le peuple. Le peuple est la seuls source de légitimité, supérieurs aux institutions en place de la démocratie. Rejet des élites : on tape sur l’establishment. Résolution immédiate des problèmes : en appellent à l’urgence, l’émotion, l’affectif. On besoin de scinder le monde en amis et ennemis. On en appelle à uen alternative radicale. Variété innombrable de populismes. Emergence d’autres formes de populismes : ethnico-régionaux : Vlams Boek, Ligue du Nord. Développement d’un populisme des nantis. Nouveaux riches qui ne veulent pas se sacrifier pour les régions les plus pauvres.

 

3. Les métamorphoses de la démocratie.

 

On insiste sur deux points :

- Evolution des clivages politiques ; L’offre politique ne correspondrait pas aux nouveaux clivages : l’Europe divise à la fois l’Europe et la gauche. Décalage entre les nouvelles aspirations et la manière dont les clivages sont organisées.

- Malaise lié à la demande de nouvelles participations non satisfaites. Refus d’une délégation absolue de pouvoirs, exigence honnêteté. Mouvement en faveur de la paix. Emergence d’une nouvelle forme de rapport à la politique.

 

Démocratie a en apparence gagné, mais nouveaux défis. Incertitude aggravée par construction européenne.

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