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La Turquie : Entre l'Occident, l'Asie et le Monde arabe - Relations internationales - Geopolitique - Analyse des dynamiques régionales et culturelles - Les politiques extérieures des Etats

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La Turquie : Entre l'Occident, l'Asie et le Monde arabe

 

La politique extérieure de la Turquie reflète sa situation de carrefour entre trois mondes : le monde occidental, le slave et l’oriental. Si la Turquie n'est plus ce poste-frontière isolé du bloc occidental, face à l'Union soviétique et en marge du Moyen-Orient pétrolier, elle cherche désormais sa place dans une organisation du monde encore incertaine. Proche de la superpuissance américaine, en concurrence avec les nations asiatiques, elle aspire à rejoindre l'Union européenne et à rayonner au Moyen-Orient, au Caucase et en Asie centrale.

 

I. La longue marche de la Turquie vers l’Occident n’est pas remise en cause…

 

A. L’irrésistible attrait pour l’Occident, n’est cependant pas absolu

 

1. La « marche vers l’Ouest »

- Une tendance millénaire : L'Empire Ottoman, pourtant étendu sur trois continents, se voulait un empire européen; les Turcs franchisent les Dardanelles en 1346, annexent la Bosnie en 1541. L’Alliance, au XVI ème siècle, de Soliman "le Magnifique" et de Français 1er , contre l'Empire d'Autriche, est une illustration de cette "fascination pour l'Occident". L'architecture fournit un autre exemple du lien entre la Turquie et l'Europe: les églises italiennes à coupole de la Renaissance (ex: Saint-Pierre de Rome) furent contemporaines de Sainte Sophie, et expriment la même vision néoplatonicienne du monde.

- La révolution kémaliste : Entre 1920 et 1938, année où il mourut, Mustafa Kemal Atatürk, imprégné des principes jacobins de 1789, fit de l’Empire ottoman une république laïque, fondée sur les principes des Lumières: proclamation de la république en 1923 (à l’issue de la guerre d’indépendance aboutissant au Traité de Lausanne de 1923), abolition du califat, des tribunaux de Cadi, des ordres religieux, émancipation de la femme, remplacement de la charia par un Code civil inspiré du Suisse, abandon des caractères graphiques arabes, remplacés par l’alphabet latin (1928)… Le ralliement à l’Europe est franc et complet (les oppositions sont étouffées).

 

2. N’est cependant pas absolue

- Soutien pendant la guerre froide Au lendemain la seconde guerre mondiale, la Turquie, renonçant à sa neutralité, amorce un rapprochement avec l'Occident, car elle est menacée par Staline, qui remettait notamment en cause la souveraineté turque sur les Détroits (Bosphore, Dardanelles). Ankara signe alors la Charte des Nations unies, adhère à la «doctrine Truman» (1947), reconnaît Israël, est admise au Conseil de l'Europe et envoie un contingent en Corée. En 1955, la Turquie est intégrée à l'OTAN avec la Grèce, en constituant le pilier Sud, et adhère au Pacte de Bagdad la même année.

- Mais existence de crises, de courte durée : Cependant, à part la période de la guerre froide dans son acception la plus stricte - 1947-1962 - durant laquelle l'alignement d'Ankara sur les thèses de Washington fut complet, les différends ne manquèrent pas: 1964 : lors des premiers affrontements inter-communautaires à Chypre, le président Lyndon Johnson enjoint aux responsables turcs de ne pas utiliser le matériel militaire livré par les Etats-Unis sur l'île de Chypre et les avertit que, s'ils passent outre, ils ne devront pas se considérer comme protégés contre une éventuelle réaction soviétique ; 1975-78 : embargo sur les livraisons d'armes américaines après l'intervention militaire turque à Chypre... Ces crises furent finalement de courte durée.

 

B. La marche vers l’Union Européenne en suspens : la Turquie « éternel prétendant » à l’UE ?

 

1. Le rôle géopolitique et géostratégique de la Turquie ne peut être ignoré par l’UE

 

Pour les Européens (et les Américains), la Turquie occupe un rôle stratégique indéniable, que ce soit dans les Balkans, dans la région du Caucase ou dans celle du Moyen Orient, un pont entre l'Occident et l'Orient. Elle possède une capacité militaire que l'on souhaite dissuasive L'est du territoire turc est d'ailleurs exclu de la zone d'application du Traité sur les forces conventionnelles en Europe

La Turquie s'insère donc dans le vaste projet géopolitique américain : la construction d'un puissant bloc économique et stratégique euro-atlantique placé sous son leadership, avec Israël et la Turquie comme " tête de pont occidentale " au Proche-Orient..

L'Union Européenne, quant à elle, en choisissant d'intégrer la Turquie dans l'organisation européenne de défense, lors du Conseil européen de Cologne, en 1999, a affirmé la prise en compte de stratégique de la Turquie dans le cadre d'une défense européenne commune. Néanmoins, l'adhésion de la Turquie à L'Union Européenne semble plus problématique.

2. Les relations économiques sont de plus en plus importantes

- 3,8 millions de Turcs environ qui habitent et travaillent actuellement dans les pays de l’Union européenne, assurant en particulier une fonction de charnière économique, culturelle et sociale, notamment en Allemagne (de 2 à 3 millions de Turcs en Allemagne).

- Le développement économique de la Turquie dépend largement de l'Europe: Plus de 50% de son commerce extérieur dépend de l'UE, et inversement, la Turquie figure parmi les principaux marchés hors-UE des membres de l'UE.

- En 1996, l'Union douanière entre la Turquie et l'Union Européenne, est venue sceller cette coopération économique, à défaut, cependant, de l'intégration politique de la Turquie à l'UE.

 

-La question de l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne bute cependant sur un certain nombre de questions, qui ont trait pour partie à la situation de la Turquie à « trois mondes »

3. Rodomontades de l'UE: Le Conseil européen d’Helsinki (décembre 1999) a accepté la candidature de la Turquie, posée officiellement en 1987, mais sans lancer les négociations d’adhésion. En 1997, l’Union Européenne avait refusé la candidature de la Turquie (veto Grec + question de la démocratie). En décembre 2002, le Conseil européen de Copenhague a décidé d’ouvrir sans délais les négociations d’adhésion avec la Turquie sous condition d’accomplissement des critères politiques de Copenhague, attesté par un rapport officiel de la Commission européenne en 2004.  L'adhésion de la Turquie à l'UE butte en effet sur un certain nombre de questions, qui sont parfois considérés comme des prétextes permettant d'éviter la véritable problématique, celle de la définition de l'Europe, notamment d'un point de vue culturel et religieux.

 

- La question de Chypre, à laquelle s'ajoute celle des minorités turques en Grèce et grecques en Turquie, n'est toujours pas réglée, même si l'on s'oriente vers un rapprochement de la Turquie avec la Grèce.

 

- La question Kurde

Au nombre de 20 millions, ils sont éclatés entre plusieurs États situés dans les régions

 du Sud-Est anatolien, dont principalement l’Irak et la Turquie (ainsi que l’Iran et la

Syrie).  Les Kurdes ont vu jusqu'à présent leurs droits et leur identité niés par Ankara.

Depuis 1984, une véritable guérilla, conduite par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),

 se déroule dans l'Est de l'Anatolie. Source d'exode des populations

 kurdes vers l'ouest, elle a fait plus de 6 000 morts dans la région.

Après la guerre du Golfe, pour réprimer les interventions sur son territoire à partir

de bases arrières situées en Irak, le gouvernement turc est intervenu à plusieurs

reprises en territoire irakien. Même si la question kurde ne constitue plus un tabou

dans la société et les milieux politiques turcs, aucune solution n'a encore été trouvée.

 La Turquie est aujourd'hui à la recherche d'une formule politique qui concilierait ses

 traditions d'État unitaire et les aspirations des Kurdes à l'autonomie culturelle.

Le « plan d’Annan » (2002), proposé  par l'UE, fondé sur le modèle d’une fédération étatique, n’a pas abouti.

 

- La montée de l'islamisme : Les élections législatives de novembre 2002 ont été remportées par le parti AK (Parti de la Justice et du Développement), fondé sur les cendres d’un parti de tendance islamiste, un " parti attrape-tout ", parcouru par des courants contradictoires qui s'organisent autour de trois axes : une tendance relativement radicale, une mouvance favorable à un approfondissement des liens avec l'aire arabo-moyen-orientale regroupée autour d'Abdullah Gül, actuel ministre des Affaires étrangères ; et une tendance favorable à un libéralisme économique affirmé.

 

- La question des droits de l’Homme et des institutions politiques: On observe, depuis la fin des années 1980, une nette évolution des institutions politiques dans le sens d'une libéralisation. Récemment, en octobre 2001 a été promulguée une révision de 34 articles de la constitution de 1982; de même, trois paquets législatifs en 2002 ont été adoptés ; le « dernier paquet » est symboliquement important puisque qu’il ouvre de nouvelles perspectives sur les sujets sensibles que sont notamment l'abolition de la peine de mort et le respect des minorités. Un quatrième paquet qui concerne les fondations, les associations et les droits de la défense a été promulgué le 10 janvier 2003.

Cependant, la situation des droits de l'Homme demeure préoccupante au yeux de la communauté internationale, notamment dans le Sud-Est anatolien (répression contre les Kurdes). L’adoption le 18 janvier 2001 de la loi sur le génocide arménien a par ailleurs ému la communauté internationale. D'autre part, d'un point de vue institutionnel, l’institution militaire, par l'intermédiaire du très puissant Conseil de sécurité nationale, pèse sur les décisions essentielles, même si de nombreuses lignes de clivage la parcourent.

 

3. Les évolutions récentes des relations américano-turques

Le refus, le 1er mars 2003, par la Grande assemblée nationale de voter l'autorisation du stationnement et du transit de quelque 62 000 soldats américains, ainsi que le non-alignement du gouvernement et de l'état-major turc sur les thèses de Washington, ont semblé marquer un coup de tonnerre dans les relations américano-turques. Cependant, cette crise conjoncturelle ne semble pas signifier que l'entente stratégique entre les deux parties soit rompue.

 Ces facteurs pourraient toutefois conduire Ankara à renégocier les fondements de ses relations avec les puissances occidentales et la pousser vers une politique extérieure et de sécurité plus autonome, rendant ainsi le jeu régional encore plus imprévisible.

II… Même si la Turquie se tourne également vers le monde slave (régions caucasienne et centrasiatique), jouant la carte régionale

 

La Turquie pourrait préférer se trouver à l'épicentre de 'l'Eurasie du XXIe siècle", région en pleine émergence, bien que ses contours géopolitiques ne soient pas véritablement déterminés, plutôt que de rester à la périphérie de l'Union européenne dans le rôle du perpétuel postulant. Mais ces deux axes de politique extérieure ne sont, et n’ont pas été forcément contradictoires.

Le discours eurasien n'est pas réellement nouveau en Turquie, qui, située au centre géographique de la zone, revendique chroniquement sa parenté avec les peuples turcophones du Caucase et d’Asie centrale (40 millions de turcophones en Azerbaïdjan, au Turkménistan, au Kazakhstan), son lien historique avec des régions anciennement ottomanes, voire son lien religieux (la religion musulmane)

Le regain d'intérêt pour les républiques turcophones est la conséquence non seulement du rejet de l'Union européenne mais aussi, après une décennie d'hésitations et de discours confus, de la nouvelle situation créée par l'effondrement de l'URSS et de ses satellites

A. La volonté de lancer une dynamique économique régionale

 

Deux sommets ont réuni la Turquie et les républiques turcophones d’Asie centrale : Almaty en 1992 et Istanbul en 1994.

Avec l’Iran et le Pakistan, elle a formé en 1985 l’Organisation de la Coopération économique (OCE) à laquelle sont devenus parties, en 1992, les cinq républiques d’Asie centrale ex-soviétique ainsi que l’Azerbaïdjan et l’Afghanistan.  Les échanges économiques avec cette zone restent cependant limités.

La Turquie a également pris l’initiative de la Zone de coopération économique de la Mer noire (ZCEMN) qui regroupe depuis 1992 onze pays (outre elle-même, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Bulgarie, la Géorgie, la Grèce, la Moldavie, la Roumanie, la Russie, l’Ukraine). En 1999, la ZCEMN est devenue l’Organisation de la coopération économique de la mer Noire (OCEMN) et s’est dotée d’un secrétariat permanent basé à Istanbul. Elle a engagé une coopération avec l’Union Européenne.

 

B. Un rôle politique et diplomatique accru. L’arme du BTC : (tracé des oléoducs et des gazoducs chargés d'acheminer les hydrocarbures découverts sous la Mer Caspienne vers les marchés cibles d'Europe et d'Asie)

Le 29 octobre 1998, à Ankara et sous le patronage des Etats-Unis, les présidents de l'Azerbaïdjan, de la Géorgie, du Kazakhstan, du Turkménistan, de l'Ouzbékistan et de la Turquie ont signé une déclaration sur la construction du pipe-line Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC). Le tracé ne passe qu'à travers des pays amis des Etats-Unis - l'Azerbaïdjan, la Géorgie, la Turquie - évitant aussi bien la Russie que l'Iran. Si le BTC est un exploit technologique, réalisé grâce au soutien des Etats-Unis, il est surtout une arme politique, avant tout dirigée contre la Russie, qui contrôlait le réseau antérieurement. La Turquie, se situant à la croisée de cet axe "pro-américain" et de l'axe Moscou-Erevan-Téhéran, deux tracés concurrents dont l'épicentre se trouve en Arménie, risque donc de voir son influence dans la région accrue.

 

C. La capacité turque de fédérer la région est cependant limitée

La Turquie, cependant, n’a pas encore les moyens de fédérer les peuples turcophones de la région.

Les nouvelles républiques indépendantes attendent surtout une aide économique et technologique de la part des pays les plus développés. Or il est clair que la Turquie n'a pas encore les moyens d'incarner la version la plus attractive du capitalisme libéral.

D'une part, parce que l'Asie centrale, qui est en train de retrouver sa vocation historique de carrefour, cherche à diversifier ses relations. Ainsi la scène centrasiatique est-elle investie par les acteurs régionaux - pays arabes, Iran, Chine, Pakistan, voire Inde - et, bien sûr, par la Russie et les Etats-Unis qui sont autant de concurrents pour Ankara.

D'autre part, parce que la Turquie tente, elle aussi, de diversifier ses approches face à des républiques déchirées par des conflits latents ou animées de velléités hégémoniques comme l'Ouzbékistan ou le Kazakhstan. Après avoir multiplié les initiatives globales, elle privilégie désormais les relations bilatérales avec chacune des républiques turcophones.

 

III. Le monde moyen-oriental : la Turquie amenée à réévaluer certains de ses choix

 

A. Des liens équivoques, un syndrome d'attraction-répulsion entre la Turquie et le monde Arabe.

La Turquie est ostracisée par ses deux grands voisins arabes, la Syrie, et l'Irak.Cependant les liens entre la Turquie et le monde moyen-oriental sont indéniables, ne serait-ce que par la religion, la population turque étant à 98% musulmane (Sunnite cependant).

 

B. Le soutien à Israël irrite le monde arabe

En quelques années, Israël et la Turquie sont passés de relations diplomatiques fort ténues à une entente stratégique et à une importante coopération militaire et économique.

Les accords de coopération militaire et d'échanges de haute technologie militaire, signés le 23 février et le 26 août 1996, scellent leur rapprochement. Ce regroupement régional permet à la Turquie de rappeler son importance stratégique, auprès non seulement des Etats-Unis, mais aussi de l'Union européenne.

L'accord de libre-échange israélo-turc, s'inscrit dans une perspective européenne : sans doute n'aurait-il pas vu le jour sans les accords de libre-échange qui unissent l'Union européenne à Israël et à la Turquie. Peut-être même préfigure-t-il la création d'une zone de libre-échange méditerranéenne que certains Européens envisagent à l'horizon 2010.

L'axe Ankara/Tel-Aviv est perçu par les voisins - notamment la Syrie, l'Irak, l'Iran et l'Egypte - comme un danger. Lors du sommet de l'Organisation de la conférence islamique à Téhéran en décembre 1997, auquel participait le président turc, ce dernier a dû quitter la capitale iranienne avant la fin des travaux sous la pression des 54 autres Etats musulmans présents sur place.

 

C. La Turquie a une arme de poids pour asseoir son influence dans la région : l’eau

La Turquie est fréquemment présentée comme le château d'eau du Moyen-Orient. Elle contrôle les sources du Tigre et de l’Euphrate, ce qui est source de contentieux avec la Syrie et l’Irak, ainsi que les bassins des fleuves Seyhan et Ceyhan. Consciente de l'importance de ses ressources dans un contexte de rareté, elle tente de convertir cet avantage en pouvoir économique et diplomatique.

La Turquie entend se servir des réserves du Tigre et de l’Euphrate pour développer la région du Sud-Est (projet GAP visant à produire de l’énergie hydroélectrique et à développer l’irrigation). La Turquie a cependant besoin de l'accord de ses voisins pour vendre à prix compétitif l'eau dont elle dispose et éviter qu'elle s'écoule en pure perte, afin de rentabiliser le coût des barrages.

La Turquie a donc accepté en 1987 de garantir un débit minimal à la Syrie sur l’Euphrate. La Syrie met notamment en balance le problème de l’eau et son soutien aux autonomistes kurdes (peu nombreux en Syrie, beaucoup plus actifs en Turquie).

Après de nombreuses péripéties, le 6 août 2002, lors d'une rencontre à Jérusalem avec le ministre turc Zeki Cakan, Ariel Sharon annonça qu'Israël allait importer un milliard de m3 d'eau de Turquie au cours des vingt prochaines années.

S'ils veulent conjurer le spectre des " guerres de l'eau " - peu probables compte tenu de la supériorité militaire de la Turquie -, les Etats du Moyen-Orient ont tout intérêt à établir un marché commun des ressources hydriques. L'idée de grands travaux hydrauliques comme base d'une coopération régionale est certes ambitieuse, mais elle s'imposera dans les années à venir comme une nécessité vitale. On comprend aisément que la Turquie bénéficie, en ce domaine, d'un extraordinaire atout pour redéployer sa politique régionale.

 

D. Un rapprochement avec les pays arabes?

Au grand dam de Washington, on assiste à un réel réchauffement des relations avec l'inattendu voisin syrien, si longtemps honni, et dans une certaine mesure, avec l'Iran. Ankara y voit l'occasion de redorer son image auprès de l'opinion publique arabe. Sur le plan économique, un apaisement contribuerait à faciliter l'obtention de certains marchés et à ouvrir une voie de passage pour l'eau.

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