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Les conflits armés en Afrique centrale

 

L’Afrique centrale n’en finit pas avec la guerre. Le génocide rwandais de 1994 (800 000 morts) n’était pas , comme on a pu le croire, un point d’orgue mais seulement un moment de cette tragédie, qui continue dans  l’indifférence générale : qui se soucie des 3 millions de morts probables de la guerre du Congo ? Les médias se lassent des tragédies devenues ordinaires. Il leur faut du spectaculaire. C’est pourtant aujourd’hui la partie centrale de l’Afrique (bassin du Congo et Grands Lacs) qui est aujourd’hui la région d’instabilité majeure du continent, avant l’Afrique de l’ouest.

Le pouvoir de Kigali a magistralement joué : les massacres de 1994 l’ont durablement innocenté. Les victimes sont devenues les bourreaux, avec la complicité active des Etats-Unis pour masque et minimiser les massacres des réfugiés hutus de l’ex-Zaïre. Toute velléité d’opposition politique est muselée au prétexte qu’elle ne peut être que l’émanation de « forces négatives » : l’élection de Paul Kagame à la présidence en août 2003 en témoigne. Il n’est pas « politiquement correct » d’évoquer les victimes hutues, de s’interroger sur les charniers, et franchement diabolique d’oser parler de « double génocide ».

 

Il se pourrait que le Congo soit sur le point de sortir de la guerre civile. Après bien des tergiversations, le « dialogue intercongolais », ouvert à Sun city en février 2002 après l’échec des accords de Lusaka (juillet 1999), semble porter ses fruits. Suite à l’accord « global et inclusif » signé à Pretoria le 17 décembre 2002, une Constitution de transition a été promulguée en avril 2003 et un gouvernement d’unité nationale vient d’être constitué, laborieusement il est vrai. Parallèlement, le pouvoir de Kinshasa a signé des accords de paix avec le Rwanda et l’Ouganda (30 juillet et 6 septembre 2002), à la suite desquels leurs militaires se sont retirés du territoire congolais. Certes,  le foyer de guerre qui s’est allumé en Ituri après le départ des troupes ougandaises de Bunia le 7 mai 2003 fait peser une nouvelle menace sur les perspectives de retour à la paix. L’intervention militaire française, sous mandat de l’ONU, a sécurisé Bunia, mais ce n’est peut-être que pour un temps car la relève , à compter du 1er septembre 2003, des troupes françaises par des casques bleus manquant d’expérience pourrait favoriser une reprise des violences. Mise à part cette incertitude, on peut raisonnablement penser que la région s’éloigne de la guerre. Les dynamiques de paix ne sont pas pour autant définitivement acquises.

 

Quoi qu’il en soit, entre une guerre qui s’essouffle de l’intérieur (« la guerre est fatiguée », dit-on) et des arrangements de paix auxquels poussent les grandes puissances qui ont des intérêts régionaux – l’ex- « troïka » (Etats-Unis, Belgique, France) et l’Afrique de Sud –, une nouvelle phase historique sinon une ère nouvelle s’ouvre en Afrique centrale.

 

 

Territoires séparés. Histoire entrecroisées

 

Les héritages coloniaux marquent de leur empreinte l’histoire contemporaine de l’Afrique centrale. Celle-ci présente un situation très contrastée, opposant l’immense Congo (« 77 fois la Belgique ») et les petits Etats de l’Afrique des Grands Lacs, Ouganda, Rwanda, Burundi. Massacres interethniques, guerres civiles, violences en tout genre n’ont épargné aucun de ces pays depuis le tournant des indépendances (1959-1962). Les crises internes se ont exportées chez les voisins, finissant par créer un véritable système régional de guerre. Le défi est désormais de le transformer en système régional de paix.

 

Quand Congo[1] rime avec chaos…

 

 « Etat hydrographique », délibérément construit en référence au bassin de son fleuve éponyme, et sans la moindre considération envers le substrat humain [vision naturaliste du colonisateur européen au 19ème siècle] : Territoire immense (2,3 millions de km2) mais sans aucune unité humaine (quelques 250 groupes ethniques). Construction d’une identité nationale également rendue difficile par le relief (espaces forestiers et marécageux au centre).

Néanmoins ni les sécessions de 1960 (particulièrement celle du Katanga), ni les rébellions de 1964, ni les violences politico-ethniques des dernières années du règne de Mobutu, ni même les conflits depuis 1998 ne sont parvenus à remettre en cause l’unité nationale. Au-delà du chaos, il existe donc des forces qui maintiennent la cohésion, ainsi que l’a illustré la résistance des Kinois contre l’agression rwandaise en 1998 ou, plus généralement, le ressentiment envers les rwandais et les ougandais dans les zones qui ont été occupées, et ce malgré les alliances politiques avec les mouvements rebelles. Contrairement à ce qu’un analyse superficielle pourrait laisser penser, les risques d’éclatement de Congo sont peu probables, du moins dans le contexte actuel. Les protagonistes de la guerre civile se sont battus pour le pouvoir et les avantages économiques auxquels il donne accès, non pour dépecer le territoire.

D’où les deux question majeures qui pose aujourd’hui la reconstruction du Congo sont :

-    La réhabilitation physique et la gestion d’un territoire fortement désarticulé  et…

-    Le contrôle et le bon usage des ressources naturelles dont l’exploitation est au cœur des enjeux géopolitiques d’un pays aux richesses « potentielles » considérables : c’est pourquoi il a toujours été convoité , autrefois par les puissances coloniales relayées par les Etats-Unis, aujourd’hui par les Etats voisins.

 

… Et Rwanda rime avec soldat

 

Le Rwanda s’oppose en tout au Congo :

-    Exiguïté (26 000 km2), plus forte densité de population du continent (8 millions d’hab. en 2002, soit près de 300 hab./ km2) ;

-    Ancienneté de la formation territoriale (royaume très encadré et administré bien avant l’arrivée des Blancs) ;

-    Absence de ressources naturelles (sauf ressources agropastorales) ;

-    Unité culturelle et linguistique a priori favorable à la cohésion nationale.

 

En réalité, la société rwandaise contient des germes de fracture : rapports inégalitaires qui gouvernaient dans le passé les rapports sociaux entre une minorité dominante tutsie (favorisée par les colonisateurs allemand puis belge qui leur réservent l’accès à l’enseignement et les fonctions auxiliaires d’administration) et une majorité dominée hutue (cantonnés au travaux agricoles et aux tâches subalternes).

Lorsqu’en 1950, l’élite tutsie commence à parler d’émancipation, le pouvoir belge, inversant sa stratégie, apporte son soutien aux Hutus (au nom du principe « démocratique » du pouvoir à la majorité).

C’est à partir de 1959 que commence véritablement les violences interethniques, lorsque les partisans du Hutu Power commencent, au nom de la « révolution sociale », à s’en prendre aux populations tutsies (premiers massacres). Ce premier cycle de violence, qui prend fin avec l’indépendance du pays en 1962, provoque l’exode de nombreux tutsis vers l’Ouganda et le Kivu[2].

La diaspora tutsie n’aura par la suite de cesse de vouloir regagner sa « terre promise »[3]. A la fin des années 1970, des jeunes issus des camps rejoignent la rébellion ougandaise de Musevini au sein de la NRA (National Resistance Army). Les camps de réfugiés ont donc été le giron où s’est formé le groupe de militaires qui tiennent aujourd’hui les rênes du pouvoir à Kigali[4]. C’est aussi au sein de ces milices paramilitaires qu’ont été formés la plupart des soldats de l’armée rwandaise actuelle, deuxième d’Afrique centrale (après celle de l’Angola).

Après que Yoweri Museveni ait conquis l’Etat ougandais en 1986, les combattants rwandais qui l’y avaient aidé devinrent encombrants[5] : quelle meilleure issue pour éviter un conflit interne que de les lancer à l’assaut du Rwanda ! C’est ainsi que naît le FPR (Forces Patriotiques Rwandaises) dirigé par le « Commandant Fred » puis, à la mort de celui-ci au combat en octobre 1990, par Paul Kagame. L’échec des premières opérations des FPR sont imputables à la supériorité des FAR (Forces Armées Rwandaises) et à l’aide apportée par la France et le Zaïre de Mobutu au gouvernement rwandais du président Habyarimana .

Les progrès rapides des FPR obligent bientôt les autorités rwandaises à rechercher une solution négociée à travers les accords d’Arusha (qui prévoient l’ouverture du pouvoir aux Tutsis et aux Hutus modérés). C’est dans ce contexte de peur du retour des Tutsis de l’émigration que les « médias de la haine » (Radio Mille Collines) appelèrent les Hutus à éliminer les Tutsis.

Le 6 avril 1994, l’attentat qui abat l’avion transportant le président du Burundi et Habyarimana (on ne connaît toujours ni les exécutants, ni les commanditaires de cette opération) marque le début du massacre systématique des Tutsis et des Hutus modérés, méthodiquement orchestré par les autorités civiles, militaires et religieuses et largement exécuté (à la machette surtout) par les miliciens interhamwe (devenu le symbole du génocide rwandais).

 

 

Ricochets de l’histoire dans les Grands Lacs

 

En Afrique centrale, l’histoire procède par ricochets en se jouant des frontières (entre le Congo, le Burundi, le Rwanda, l’Ouganda).

La question du génocide est, de ce point de vue révélatrice. Le gouvernement de Kigali en a fait son fonds de commerce, insistant sur son caractère unique et sur l’impossibilité de comparer les victimes des génocidaires avec celles des tueries perpétrées par les membres du FPR. Il est peu probable que ce traitement différencié de la mort permette un apaisement durable.

Le Burundi n’est pas épargné par les violences. Il présente une structure démographique et sociale comparable à celle du Rwanda (dans les deux pays, on compte environ 85% de Hutus et 15% de Tutsis[6]). Le renversement de la hiérarchie des pouvoirs au Rwanda, les massacres et l’exode qui l’accompagnèrent eurent comme conséquence une réaction des Tutsis burundais. L’exemple du pays voisin les conforta dans l’idée que le contrôle du pouvoir politique et militaire était leur seule chance de survie. Cette dynamique conduisit aux massacres de 1972 qui firent, selon les sources, entre 100 000 et 200 000 victimes et décimèrent l’élite hutue. Le pays était à nouveau déchiré par des massacres interethniques en 1988.

Les violences des Tutsis burundais eurent pour conséquence d’agrandir le fossé entre les communautés hutues et tutsies non seulement au Burundi (à travers, notamment, la création de partis ethniques) mais également  au Rwanda voisin (les appels au massacre de la « vermine » tutsie  par Radio Mille Collines se référaient à la situation burundaise par ex.).

L’assassinat en octobre 1993 de Melchior Ndadaye (premier président hutu du Burundi démocratiquement élu) par des militaires tutsis puis l’attentat du 6 avril 1994 achevaient de renforcer ce cycle infernal.

La démission de la communauté internationale face au génocide rwandais restera une tache sur l’ONU[7] (soldats de l’ONU quittant Kigali au moment où la catastrophe humanitaire devient imminente).

La conquête du pouvoir par le FPR, la débandade des FAAR accompagné d’un exode massif des paysans hutus, l’intervention française (Opération Turquoise) qui permit aux FAR de se replier sans trop de dommages qu Zaïre, eurent pour conséquence de déporter la guerre au Kivu. De 1994 à 1996, 1,2 millions de réfugiés hutus, parmi lesquels un grand nombre de militaires et de miliciens interhamwe catalogués « génocidaires » ont vécu des subsides du HCR et du PAM[8] dans les camps du sud et surtout du Nord-Kivu.

Le danger que posaient ces camps pour le nouveau pouvoir de Kigali (cf. opérations commando menées au Rwanda depuis les bases arrières du Kivu) rendait bientôt nécessaire une intervention rwandaise au Zaïre[9]. Mais les stratèges rwandais, ne souhaitant pas intervenir directement au Congo, décidèrent d’utiliser les Banyamulenge[10]. Ceux-ci étaient devenus suspects[11] aux yeux du régime zaïrois et d’une partie de la population du Kivu dans un contexte de  crispation identitaire lié aux troubles de la fin du règne de Mobutu. C’est ainsi qu’un certain nombre de Banyamulenge avaient rejoint les rangs de l’APR et participé à la conquête du pouvoir, acquérant une formation militaire. Leur retour au Zaïre en 1995-1996 allait préparer la grande offensive mise au point à Kigali qui, avec l’odyssée Kabila, devait faire basculer le Congo-Zaïre dans la guerre, outrepassant les buts stratégiques initialement visés par le Rwanda.

 

Les ambiguïtés de la première guerre du Congo

 

La première guerre du Congo (1996-1997) est celle qui s’acheva par la victoire de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre) de Laurent-Désiré Kabila. Partie d’une des régions les plus complexes du Congo, que l’arrivée des réfugiés ne pouvait que déstabiliser davantage, elle vit la participation de nombreux acteurs aux buts bien différents[12].

Le but de la guerre , voulue par le Rwanda et déclenchée en septembre 1996 par l’attaque des camps du Sud-Kivu menée par les Banyamulenge, était officiellement d’écarter la menace que posaient les camps de réfugies en constituant un glacis de sécurité à l’ouest du Rwanda (même s’il n’est pas exclu que certains au sein du gouvernement rwandais aient envisagé une annexion pure et simple[13]).

La destruction des camps de réfugiés a été rapide (réalisée dès la mi-novembre 1996) : en quelques jours, quelques 600 000 à 800 000 réfugiés avaient regagné le Rwanda. Quant aux 300 00 à 500 000 autres, on ne saura jamais précisément ce qu’ils sont devenus (la majorité a été massacré par l’AFDL, qui paya ainsi sa dette envers le Rwanda, ou est morte  d’épuisement sur les routes de l’exode[14]).

Sur la guerre rwandaise s ‘est greffée celle de Kabila dont l’intention déclarée était de renverser Mobutu et de s’emparer du pouvoir. En apparence insensée (cf. manque de moyens), cette ambition s’appuyait néanmoins sur le soutien de certains leaders politiques de l’Afrique de l’est, notamment le tanzanien Julius Nyerere, Kagame et Museveni, ainsi que celui de quelques hommes d’affaire[15]. Elle fut facilitée par l’abandon de Mobutu par ses alliés occidentaux. Kabila s’emparait de Kinshasa le 17 mai 1997 et, le meme jour, il proclamait la RDC.

Les conditions d’arrivée au pouvoir de Kabila portaient en germe la deuxième guerre du Congo. En effet, Kabila ne pouvait rester longtemps l’obligé de ses deux parrains de l’est (Rwanda et Ouganda), d’autant que ces derniers entendaient exercer un magistère sur la politique congolaise et, plus prosaïquement, retirer les bénéfices du soutien qu’ils avaient accordé à l’AFDL en puisant dans les ressources de l’eldorado congolais, au demeurant plus mythique que réel.

 

 

De la guerre au pillage

 

Avril 2001 : Publication d’un rapport de l’ONU sur l’exploitation illégales des ressources naturelles de la RDC : Montre que la principale raison d’être de la guerre en RDC n’est plus que de perpétuer le pillage des zones occupées au profit d’une clique de militaires, de politiciens et d’affairistes (cf. Kigali : le quartier des « villas du génocide »).

La conduite et le financement de la campagne de l’AFDL élargirent l’internationalisation d’un conflit dans lequel n’étaient initialement impliqués que le Rwanda et l’Ouganda. Les Etats-Unis apportèrent une aide précieuse au Rwanda (instructeurs, matériels électroniques et de télécommunication). Pour sa part, Kabila chercha d’autres appuis, notamment auprès du Zimbabwe[16] et de l’Angola[17].

La question du financement ne peut être pleinement appréciée qu’eu égard aux richesses du sous-sol congolais[18] (depuis le début du 20ème siècle, image du « scandale géologique » : cuivre, cobalt, zinc, uranium, manganèse, mais aussi diamant, or, et plus récemment coltan[19]).

Le financement de l’AFDL a ainsi été gagée sur les gisements miniers et les perspectives de leur mise en valeur après le conflit. Des contrats miniers avec des sociétés américaines, zimbabwéennes, sud-africaines ont fourni l’argent frais nécessaire à la poursuite de la guerre. Les vrais problèmes pour Kabila ont commencé avec la paix, et les exigences des alliés, surtout celles des « parrains », portant sur la répartition des « richesses » retrouvées du Congo. Kigali et Kampala eurent tendance à les considérer comme un butin qui devait couvrir au minimum leurs frais de guerre, puis ceux de l’occupation de facto des régions orientales.

 

 

La deuxième guerre du Congo : guerre civile ou guerre continentale ?

 

Moins de 15 mois après son entrée à Kinshasa, Laurent-Désiré Kabila rompit avec ceux qui avaient été les principaux artisans de sa victoire en se libérant de leur tutelle par un train de mesure prises le 2 août 1998 à l’encontre principalement des militaires rwandais qui s’étaient comportés à Kinshasa comme en pays conquis.

La rupture fut suivie par la formation immédiate d’un mouvement rebelle, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), paravent derrière lequel agissaient le Rwanda et Ouganda, désormais adversaires résolus de leur ancien protégé. Très vite les régions orientales et septentrionales furent sous le contrôle de la rébellion[20].

Cette nouvelle guerre du Congo a été qualifiée à juste titre de « première guerre continentale africaine » car, bien plus que lors de l’avancée e l’AFDL, un grand nombre d’Etats y sont directement impliqués :

-    Du coté de la rébellion : Rwanda, Ouganda, Burundi (bien que ce-dernier n’ait été qu’un acteur effacé du fait de ses difficultés internes) ;

-    Du coté de Kinshasa : Angola, Zimbabwe, Namibie, Tchad.

Les enjeux de ce nouveau conflit ne sont plus les mêmes. La menace hutue est conjurée (même s’il reste quelques milliers de FAR et d’interahamwe au Kivu). La guerre est désormais une entreprise de pure prédation, de l’intérieur (cf. chefs de guerres ou leaders politiques entretiennent situation de guerre civile) comme de l’extérieur (tentative de mainmise sur les ressources naturelles du Congo par ses voisins).

 

 

L’éclatement des forces belligérantes

 

L’unité initiale de la rébellion n’a pas tardé à se lézarder. Rassemblement hétéroclite[21] et dénuée de toute idéologie, elle dépendait  étroitement des relations entre les pays voisins qui avaient présidé à sa naissance. La discorde croissante entre Museveni et Kagame à propos de la politique à tenir au Congo ne pouvait qu’entraîner son éclatement.

Une première scission se produisit en mai 1999 : le RCD-Goma, sous la présidence d’Emile Ilunga, demeura d’obédience rwandaise, tandis que le RCD-Mouvement de Libération (RCD-ML ou RCD-K) avec son président Wamba dia Wamba établit sa base à Kisangani en se plaçant sous la protection de l’Ouganda. A l’automne de la même année, Jean-Pierre Bemba créa une rébellion dissidente : le MLC (Mouvement pour la Libération du Congo)[22].

Une des réussites politiques de Joseph Kabila (qui succède à son père après l’assassinat de ce-dernier le 16 janvier 2001 est d’avoir repris pied dans l’est du Congo en enfonçant un coin entre les rébellions respectivement acquises à Kigali et à Kampala. Le RDC-ML est désormais allié de Kinshsa.

 

 

La prédation des richesses naturelles

 

Depuis qu’elle a éclaté en août 1998, la guerre du Congo a montré son vrai visage : les belligérants n’ont d’autre objectif que d’accaparer des richesses. Le dernier livre de Colette Braeckman, Les nouveaux prédateurs, dresse un constat édifiant des pratiques qui se sont généralisées à la faveur de la guerre.

L’exploitation du diamant, de l’or et du coltan, de très haute valeur, ne porte que sur de petits volumes qui ne posent aucun problème de transport[23] (fonds de poche, attachés-case  de diplomates, sauf le coltan qui demandent un peu plus d’infrastructures) depuis les sites de production au Kivu jusqu’au Rwanda où il est exporté.

Le diamant est une des clefs de la politique congolaise, car depuis l’effondrement de la Gécamines il représente la principale ressource du Congo. Les « diamant du sang », comme en Sierra Leone, a joué un rôle considérable dans le financement de la guerre. La zone de production de Kisangani, notamment, a été à l’origine d’affrontements très violents entre les Rwandais et les Ougandais. Ces combats ont tourné à l’avantage de Rwandais. Les populations civiles payent chaque fois le prix fort des violences armées destinées à prendre le contrôle des zones de production et des circuits de commercialisation.

L’engagement des multinationales à moraliser le commerce du diamant (De Beers en tête) par le processus dit de Kimberley est difficile à appliquer (un détour par Bombay ou Dubaï rendant leur virginité aux diamants), notamment parce que les Libanais installés dans l’est du Congo et les Indo-Pakistanais dans l’ouest sont au cœur de réseaux mafieux internationaux qui contribuent au drainage des ressources congolaises vers le Rwanda et l’Ouganda[24].

Coté gouvernemental, le diamant sert à payer les soutiens extérieurs (le Zimbabwe notamment). Coté rébellion, les choses sont moins claires et ont évolué avec le récent retrait des militaires rwandais et ougandais. Ces derniers avaient, en effet, organisé le complexe politico-militaire s’est organisé pour tirer le meilleur bénéfice de l’exploitation des ressources naturelles[25]. Le retrait des troupes d’occupation début 2003 a mis un terme à la prédation directe, mais il est probable que les Ougandais et les Rwandais ont laissé derrière eux des réseaux destinés à faciliter la poursuite d’opérations commerciales lucratives. La normalisation des relations entre la RDC et ses voisins devrait néanmoins faciliter les retour à des activités licites et à une coopération (plutôt qu’une prédation), ce qui est sans doute une condition indispensable à l’instauration d’une paix durable.

 

 

L’Ituri : nouvel ou dernier avatar de la guerre du Congo ?

 

Les violences qui se sont déchaînées en Ituri au point de précipiter l’envoi d’une force multinationale d’urgence au terme d’une résolution de Conseil de Sécurité de l’ONU du 30 mai 2003 font peser une réelle menace sur un processus de paix et de normalisation fragile. Si les violences ont atteint un paroxysme en 2003, la crise est déjà ancienne. Elle superpose un conflit local entre populations hema et lendu, et un conflit régional où s’affrontent l’Ouganda, le Rwanda et le gouvernement de Kinshasa, sur fond de prospection pétrolière qui inscrit l’Ituri dans la géopolitique mondiale.

Le conflit a d’abord des racines ethniques : c’est un conflit pour l’accès à la terre et au pouvoir local. Comme au Rwanda et au Burundi avec les Tutsis, les colonisateurs avaient privilégiés les pasteurs nilotiques hema : scolarisés dans les écoles catholiques, ils avaient accaparé les fonctions administratives et commerciales tandis que le majorité lendu fournissait la main-d’œuvre aux entreprises agricoles et minières. A l’indépendance, une minorité active de Hema s’empara des plantations et des ranchs des colons, consolidant ainsi une domination économique de plus en plus mal vécue par les Lendu. Depuis lors, les périodes de tensions interethniques ont été fréquentes mais c’est en 1999 qu’elles ont dégénérées en violence généralisée[26], entraînant le renforcement des milices armées constituées sur une base ethnique.

Les Hema pouvait compter sur le soutien de leurs « frères » ougandais, Museveni étant lui-même originaire du clan hema (livraisons d’armes notamment) . Les Lendu, quant à eux, trouvèrent de l’aide auprès du groupe Nande (riches commerçants de la région de Béni-Butembo, en compétition avec les businessmen hema).

 

Le conflit a rapidement dépassé les enjeux locaux pour cristalliser les rivalités entre politiciens congolais d’une part, entre Rwandais et Ougandais d’autre part :

-    Les Ougandais, ayant opté  pour une politique de déstabilisation de l’est du Congo, à la faveur de laquelle le pillage des ressources pourrait continuer, favorisèrent une dissidence au sein du RDC avec la formation de l’UPC (Union des Patriotes Congolais – composée de Hema) sous le commandement de Thomas Lubenga.

-    Les Nandes, représentés par le RDC-ML (rapatriés de Kisangani en Ituri) firent alliance avec Kinshasa (conscients que le marché principal du Congo se trouvait à l’ouest, et non à l’est) qui leur fournit des armes avec lesquelles ils purent équiper les miliciens lendu regroupés au sein de l’APC (Armée Populaire Congolaise).

-    Le MLC de J.P. Bemba a cherché à étendre son influence à l’est, sans grand succès (malgré de multiples exactions dont des actes d’anthropophagie).

 

Mais toutes ces configurations restent éminemment mouvantes. Ainsi, après l’accord de Lusaka (septembre 2002, prévoyant le retrait des troupes ougandaises et rwandaises et la mise sur pied d’une commission de pacification de l’Ituri), l’UPC, se trouvant marginalisée, a décidé de se placer sous la protection du Rwanda[27]. En contrepartie, une partie des Hema a fait dissidence derrière le chef Kawha, faisant éclater l’UPC.

Au bout du compte, une dizaine de groupes rivaux se sont formés. Le plus virulent demeure l’UPC de Thomas Lubenga qui, n’ayant pas signé l’accord « global et inclusif » de Pretoria (17 décembre 2002), se sent libre de tout engagement.

 

C’est dans ce contexte que la ville de Bunia a été prise et reprise plusieurs fois depuis 2002, renforçant à chaque fois les haines ethniques. La MONUC (Mission de Nations Unies au Congo) chargée de prendre la relève des militaires ougandais après leur départ en mai 2003, s’est révélée incapable de remplir sa mission. Les forces de l’ONU (700 militaires uruguayens principalement) ont assisté sans réaction aux massacres et il a fallu l’envoi de forces spéciales françaises dans le cadre de l’opération Artémis (déb. juin 2003) pour rétablir le calme à Bunia. Mais leur mandat était limité dans le temps (1er septembre, relayée ensuite par une nouvelle mission de l’ONU) et dans l’espace (ville de Bunia). Les milices, repliées en périphérie urbain, n’ont pas été désarmées[28].

 

Une odeur de pétrole

 

La question de l’Ituri a pris une dimension nouvelle avec les perspectives pétrolières du lac Albert[29] et de la Semliki, en plein sur la frontière ougando-congolaise, dans des zones d’affrontement Hema/Lendu. 

Malgré les déclarations faites par la compagnie Heritage Oil en 1997, selon lesquelles l’Ouganda pourrait devenir le Koweit de l’Afrique, les forages effectuées à l’automne 2002 dans la vallée de la Semliki n’ont pas donné des résultats à la hauteur des espérances et posent la question de l’avenir pétrolier de la région. La question est rendue d’autant plus délicate du fait de l’insécurité de la région : différentes rébellions sont en effet en compétition pour le contrôle de l’Ituri (MLC de Bemba, RCD-ML de Mbusa Nyamwisi, et l’UPC de Lubenga, alliée du RCD-Goma, qui a mis la main sur les territoires les plus prometteurs).

Les perspectives pétrolières, aussi incertaines soient-elles, font donc naître de nouveaux espoirs et de nouvelles inquiétudes, ajoutant encore à la complexité d’un conflit régional que les intérêts internationaux pourraient infléchir dans un sens ou dans un autre s’il se confirmait que la région est riche en pétrole.

 

Les hautes terres de la crête Congo-Nil : une bombe démographique

 

La démographie constitue certainement le facteur fondamental de déstabilisation de la région, notamment dans les hautes terres de la crête Congo-Nil (Rwanda, Burundi, Kivu) où la croissance démographique réduit progressivement le disponible foncier par habitant dans des sociétés restées paysannes à 90%. Les équilibres population/ressources sont menacés par l’accroissement vertigineux du nombre des hommes (à un rythme supérieur à 3% par an) dans des espaces exigus[30].

La question démographique ne semble pas préoccuper les autorités rwandaises. Le Rwanda compte, en 2002, 8 millions d’hab. (les conséquences du génocide ont été effacées) mais à ce rythme, la population double en un quart de siècle. Que sera un Rwanda avec 600 hab./km? Et la Burundi, logé à peu près à la même enseigne ? En l’absence de politique déterminée de réduction des naissances, la question démographique ne peut se résoudre que par la migration : les périphéries des hautes terres, en particulier la cuvette congolaise et les plateaux tanzaniens, offrent de vaste espaces peu peuplés. Une politique à long terme qui chercherait à désamorcer la bombe à retardement que constitue la démographie ne peut donc faire l’économie d’une réflexion sur le migration.

 

 

Conclusion

 

Face aux réseaux criminels et mafieux (minorité de politiciens, de militaires, d’hommes d’affaire, trafiquants d’armes) qui profitent de la guerre, il existe un société civile courageuse[31]. Mais la bonne volonté ne fait pas une politique. L’Afrique centrale aura d’abord besoin du soutien de la communauté internationale pour se désarmer et relancer son économie, puis, à plus long terme, de politiques de population et de régulation des migrations.

 


 

[1] Rappel : 1885 (Conférence de Berlin) : « Etat indépendant du Congo » ; 1908 : colonie du Congo belge ; 1960 : République Démocratique du Congo (RDC) ; 1971 : Zaïre ; 1997 : RDC à nouveau.

 

[2] Les réfugiés tutsis installés au Congo ont fini par se fondre avec les migrants originaires du Rwanda, gonflant les rangs des « Banyarwanda ». Mobutu n’hésite pas à s’entourer de conseillers « rwandais ». En Ouganda, au contraire, les réfugiés n’eurent aucune possibilité d’intégration : les régimes d’Obote et d’Idi Amin Dada se méfiant des gens du Sud (bahimas et surtout rwandais). Ne pouvant accéder ni à la terre, ni à la fonction publique , ils gardèrent un statu précaire et la plupart restèrent confinés dans des campements gérés par le HCR.

[3] Le parallèle fait par la diaspora tutsie entre son destin et celle du peuple juif est une demeurée constante et aujourd’hui encore bien des tutsis qui ont vécu l’exode se représentent comme le peuple élu, ce qui légitime implicitement leur domination politique.

[4] La catégorie des réfugiés-mercenaires pose la question de la politique menée par le HCR puisque les camps sont les viviers des entrepreneurs de guerre (voir aussi Afrique de l’ouest).

[5] D’autant que le FMI faisait pression  pour que l’Ouganda réduise ses effectifs militaires.

[6] Le groupe twa, d’origine pygmée, représentant à peine 1% de la population de ces pays.

[7] Qui, il est vrai, avait déjà fort à faire avec le conflit en Yougoslavie, tandis que le Rwanda, alors inconnu du grand public, ne représentait pas un réel enjeu géopolitique.

[8] Programme Alimentaire Mondial.

[9] Celle-ci ne fut néanmoins pas immédiate. Il fallait d’abord consolider le nouveau pouvoir et étoffer les forces militaires, ce qui fut fait avec l’aide américaine. Les Etats-Unis se félicitaient en effet de l’arrivée au pouvoir de Kagame qui allait venir renforcer l’Ouganda de Museveni comme rempart contre le Soudan islamique.

[10] Eleveurs tutsis, installés depuis plusieurs générations (plusieurs siècles peut-être)dans les prairies d’altitude du massif de l’Itombwe, au sud d’Uvira, et désignés par le nom du village de Mulenge, qui n’avaient pas rompu tous les liens avec leur pays d’origine.

[11] Au même titre que le Banyarwanda du Nord-Kivu

[12] Remarque : Africanisation des récentes guerres au Congo : de moins en moins d’interventions des mercenaires [à la Bob Denard] ou de puissances étrangères à l’Afrique subsaharienne (France, Maroc, Belgique à l’occasion des tentatives d’invasion du Katanga en 1977 et 1978). La piteuse prestation des mercenaires serbes recrutés par Mobutu pour défendre Kisangani illustre ce changement. Seules les armes proviennent désormais de l’extérieur.

[13] Ce qui aurait rapproché le territoire rwandais de celui du Royaume du Rwanda en 1896 avant la colonisation.

[14] Les humanitaires ont été impuissants à enrayer les tueries. Quelques dizaines de milliers d’hommes, militaires et miliciens pour la plupart, ont survécu. Certains ont réussi à gagner les pays voisins (Congo-Brazzaville, Centrafrique, Soudan, ou Angola). Leur dispersion contribue à l’internationalisation de l’insécurité dans l’ensemble de l’Afrique centrale. D’autres sont restés dans l’est du Congo, sous la protection de la forêt : anciens militaires des FAR, anciens interahamwe, ils vivent sur le pays au détriment des villageois tout en continuant de mener la lutte armée contre les Rwandais et leurs alliés. Leur désarmement, indispensable dans la perspective d’un retour à la paix et à la sécurité régionales sera probablement une des missions les plus difficiles à accomplir.

[15] Personne pourtant n’aurait parié sur un vieux cheval de retour déjà piètrement jugé par Che Guevara lorsque ce-dernier avait séjourné dans son maquis.

[16] L’aide financière zimbabwéenne (qui se muera en une véritable intervention militaire lors de la deuxième guerre du Congo) relève à la fois de l’affairisme et d’une volonté politique de s’affirmer comme une puissance régionale et contrebalancer l’influence grandissante de l’Afrique du Sud.

[17] Le pouvoir de Luanda voulait ainsi faire payer à Mobutu l’appui que celui-ci n’avait cessé d’apporter à l’UNITA de Jonas Savimbi.

[18] Ce contexte minier est un élément essentiel de l’équation congolaise car, après avoir été le fondement de l’exploitation coloniale puis d’une prédation généralisée sous le régime de Mobutu, il aliment aujourd’hui les convoitises des voisins et alliés du Congo.

[19] Utilisé dans l’industrie spatiale et les télécommunications. 

[20] En revanche, les stratèges rwandais échouèrent dans une tentative audacieuse de prendre Kinshasa à revers (opération aéroportée à 1800 km de leur base, farouche résistance des Kinois, sursaut patriotique des Congolais qui avaient développé un vif sentiment antitutsi durant la période où ils s’étaient sentis occupés par les « gens de l’Est »)

[21] Ancien mobutistes, Tutsis du Kivu, militaires en mal de reconversion et aventuriers de tout poil, politiques stipendiés par le Rwanda et l’Ouganda.

[22] Les chefs de ces rébellions, loin d’être des inconnus, ont en général une expérience politique : la plupart ont occupé des postes dans l’administration ou dans les gouvernements de Mobutu. Ils sont issus de cette classe politique formée dans les universités d’Europe ou des Etats-Unis. Les rébellions, ne sont donc pas dirigées par des aventuriers mais par des hommes d’expérience, des intellectuels, des héritiers.

[23] A l’inverse des productions minières (cuivre notamment) comme celle du Katanga, longtemps exploitées par la Gécamines.

[24] Lorsque Laurent-Désiré Kabila, désireux de prendre ses distances avec les Libanais (qui avaient été de fidèles auxiliaires de Mobutu) accorda le monopole de l’achat du diamant à la société israélienne International Diamond Industries en échange de fournitures d’armes, il se fit des ennemis mortels. Son assassinat n’est peut-être pas sans rapport avec cette mesure que Joseph Kabila s’empressa d’ailleurs de lever.

[25] Ainsi le Rwanda  et son système de prélèvements de taxe sur les produits exportés par l’intermédiaire du « Bureau Congo » dont les recettes couvriraient 80% des dépenses de l’Armée Patriotique Rwandaise.

Du coté ougandais, c’est Sali Saleh (demi-frère de Museveni) est connu pour avoir orchestré les opérations les plus rentables. Les militaires ougandais stationnés au Congo étaient en outre encouragés à vivre sur le pays : l’autofinancement de la guerre allégeait d’autant le budget de la Défense, permettant à l’Ouganda de respecter ses engagements vis-à-vis du FMI.

[26] Lorsqu’un homme d’affaire hema tenta d’évincer des familles lendu de leurs terres.

[27] Recevant immédiatement le soutien des combattants de la People’s Redemption Army, un des mouvements rebelles d’Ouganda armé par le Rwanda.

[28] L’auteur espère que la mission de l’ONU aura un mandat clair et soit dotée de suffisamment de moyens pour désarmer les miliciens (dont une bonne moitié d’enfant-soldats)

[29] L’intérêt des géologues pour le lac Albert ne date pas d’aujourd’hui : les premières prospections menées par Shell remontent à 1938, mais c’est seulement avec l’entrée en scène en 1997 d’Heritage Oil (société fondée en 1992 et connue pour ses liens avec la société militaire privée Executive Life) que les choses deviennent sérieuses.

[30] A cet égard, on ne peut s’empêcher de penser que le génocide de 1994 n’est pas entièrement étranger à une forme brutale de régulation démographique, comme autrefois les famines (ex. : celle de 1943-1944 aurait fait 1 million de victimes au Rwanda-Burundi). On a tué son voisin en lorgnant sur sa terre.

[31] Notamment un Eglise chrétienne de plus en plus consciente de l’urgence de mettre un terme au désastre humain.

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