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Les principales théories de l’échange international - Cours d'économie - Histoire de la pensée économique

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Les principales théories de l’échange international

 

Les principales théories de l’échange international sont celles du libre-échange et du protectionnisme. Le débat entre ces deux théories est l’un des plus vieux de la science économique, ayant opposé physiocrates, puis classiques, adeptes du libre échangisme contre mercantilistes devenus colbertistes et protectionnistes.

 

            - Le libre-échange est la politique dans laquelle le gouvernement n’intervient pas dans les échanges commerciaux internationaux par des droits de douane, des quotas ou autres moyens.

            On retrouve les principaux auteurs de ces théories au sein de l’école classique et néo-classique comme Adam Smith avec sa théorie des avantages absolus, Ricardo et la théorie des avantages comparatifs, ou le modèle HOS (Heckscher-Olin-Samuelson), ainsi que les nouvelles théories du commerce international initiées par Krugman et Helpman.

            - Le protectionnisme désigne toute politique adoptée par un pays pour protéger les entreprises locales de la concurrence des importations, le plus souvent, un tarif ou des quotas imposés aux importations.

            Friedrich List est l’un des principaux auteurs de ce courant (protectionnisme éducateur), ainsi qu’Akamatsu, avec son modèle de développement en « vol d’oies sauvages ». On retrouve aussi la théorie de la politique commerciale stratégique (PCS) de Krugman.

 

LE LIBRE-ECHANGE




 

  • Adam Smith raisonne dans le cas de deux pays, ne produisant chacun que deux biens. Un pays dispose d’un avantage absolu sur son partenaire dans un bien lorsqu’il peut le produire avec moins de travailleurs que son partenaire. A quantité de travailleurs donnés, il est donc possible d’obtenir par la spécialisation internationale une production mondiale supérieure à celle obtenue en situation d’autarcie. Smith affirme que les pays, dès qu’ils disposent d’un avantage absolu, ont mutuellement intérêt à se spécialiser et à s’ouvrir : l’échange international est un jeu à somme positive.
  • Cependant, le modèle développé par Smith ne s’applique qu’aux pays disposant d’un avantage absolu. A la différence de ce modèle, David Ricardo fonde l’origine de l’échange international sur des différences relatives de productivité. Tout pays peut désormais participer au commerce international, même s’il dispose d’un désavantage absolu. Chaque pays a intérêt à se spécialiser dans le bien dans lequel il dispose de la productivité relative la plus forte (exemple désormais célèbre de l’avocat et de sa secrétaire, du jardinier et du médecin, du maçon et de...)

Le modèle de Ricardo ne fournit cependant aucune indication quant à la répartition du gain né de la spécialisation. Stuart Mill a prolongé la théorie ricardienne en introduisant le rôle de la            demande mondiale.

  • Le modèle HOS (Heckscher-Olin-Samuelson) fonde l’échange international sur des différences dans les dotations relatives de facteurs (travail et capital). Un pays a intérêt à exporter le bien dont la production est intensive dans le facteur relativement abondant et à importer le bien dont la production est intensive dans le facteur relativement rare. Par ailleurs, une hausse du prix d’un produit a pour effet d’augmenter la rémunération réelle du facteur productif dont l’emploi est le plus intensif dans cette production.  Le théorème HOS montre alors que le commerce international doit conduire à l’égalisation relative et absolue des prix des facteurs de production.

Exemple : Soit 2 pays, la France et l’Argentine considérées à technologie identiques, 2 facteurs de production, le capital et le travail et 2 biens, la voiture et le blé. La France, abondante en capital, dispose d’un avantage comparatif dans la production de voitures, biens intense en capital. Le prix de la voiture est relativement moins élevé en France qu’en Argentine et la France a intérêt à se spécialiser dans la production de voitures. Avec l’échange international, l’augmentation de la production de voiture se traduit par une augmentation de la demande en capital dont la rémunération réelle augmente alors que la rémunération réelle du facteur relativement rare diminue. Suite à l’ouverture internationale, la rémunération des facteurs évolue inverse en France et en Argentine : le prix du travail augmente relativement par rapport au prix du capital en Argentine. Le commerce international aura ainsi conduit à l’égalisation relative et absolue des prix des facteurs entre les 2 pays.   

- Aujourd’hui, de nouvelles théories expliquent l’échange international à partir de la structure de marché portant sur l’existence d’économies d’échelle, sur la structure de monopole, sur l’oligopole et sur la concurrence oligopolistique. Ces études sont initiées par des auteurs comme Krugman et Helpman. Les principaux apports de ces théories sont les suivants :

- L’existence d’économies d’échelle apparaît ici comme un déterminant suffisant de la spécialisation internationale. Il n’est nul besoin que les pays soient différents en termes d’avantages comparatifs.

- Le commerce international s’explique aussi par la dynamique du monopole d’innovation, comme le montre Vernon dans sa théorie du cycle de vie du produit.

- L’existence du commerce international, en particulier de l’échange intrabranche, peut s’expliquer par la structure oligopolistique des marchés, pour Kurgman et Brander. Exemple : Soient deux pays A et B en économie fermée et identiques en tous points. Dans les deux pays, deux firmes, respectivement 1 et 2, en situation de monopole et produisant un bien X. En situation d’échange international, on passe à un duopole et à un comportement de réaction oligopolisitique, chaque firme tentant d’acquérir des biens des parts de marché dans le pays adverse.  On a ainsi un commerce international intrabranche croisé sur des biens strictement identiques. 

- Toutefois, ces études montrent que dans certaines circonstances, le protectionnisme peut améliorer le bien-être du pays qui se protège.

  • Ainsi, pour les tenants du libre-échange, le commerce international favorise une meilleure utilisation des ressources de chaque pays, une augmentation des opportunités des entreprises, une diffusion plus rapide des innovations et des savoir-faire et l’amélioration de la productivité. Pour le consommateur, il permet une plus grande liberté de choix, des prix plus bas en raison des économies d’échelle et de la concurrence. Inversement, le protectionnisme entraverait les entreprises les plus dynamiques en leur fermant des parts de marché et pénaliserait les consommateurs. Cependant, la répartition des avantages se concentre surtout au profit des consommateurs des pays avancés et des FMN.

 

LE PROTECTIONNISME

 

  • Au XVIIème siècle, les auteurs mercantilistes appréhendaient l’échange international comme un jeu à somme nulle. Bodin et De Monchrétien estimaient que le gain d’un pays se faisait nécessairement au détriment des partenaires, d’où l’importance des mesures protectionnistes.
  • La doctrine du protectionnisme a été formulée par Friedrich List, économiste allemand du XIXème siècle. List considérait que son pays ne pouvait se développer, face à la concurrence anglaise dominante à l’époque, qu’à l’abri de la protection commerciale.

 « La protection douanière est notre chemin, le libre-échange est notre but » ( F. List, Système national d’économie politique, Introduction, 1840).

Dans cet ouvrage, List défend la nécessité d’un protectionnisme temporaire, un protectionnisme éducateur qui  éviterait à une industrie naissante de se trouver handicapée  par la concurrence des biens importés substituables existants, qui bénéficient déjà des économies d’apprentissage. 

      Cependant, List souligne que le protectionnisme ne peut pas profiter à tout le monde : les petites nations ont intérêt au libre-échange si elles veillent à une bonne insertion dans le système commercial. Seules les industries qui disposent d’industries capables, à long terme, de   rivaliser avec les plus puissantes ont intérêt au protectionnisme.

  • Dans le fil de List, l’économiste japonais Akamatsu (1896-1974) développe la théorie du modèle de développement « en vol d’oies sauvages » : un pays sous-développé peut se développer relativement rapidement avec des industries qui fabriquent d’abord des produits bon marché pour le marché intérieur, et commencent à exporter, dès qu’ils sont assez forts, avec des niveaux croissants de qualité. Ce processus se répète, s’étend aux biens d’investissements, et conduit ainsi à un processus rapide de développement sur des secteurs spécialisés et porteurs du marché mondial (cas du Japon et des « dragons »).
  • La théorie de la politique commerciale stratégique (PCS) montre que dans un contexte oligopolistique, le protectionnisme ponctuel serait un instrument de conquête des marchés extérieurs. En subventionnant la firme nationale, un pays peut exclure les firmes étrangères du marché et obtenir une situation de monopole. Ainsi, de nombreux marchés se caractérisent par une structure oligopolistique (duopole Airbus/Boeing).
  • Pourtant, si le protectionnisme peut être parfois justifié par les imperfections du marché, se pose la question de l’engrenage des mesures de représailles des pays concernés.

 

Les apports du monétarisme

 

 

Proches des néoclassiques, les monétaristes (M. Friedman, Nobel 1976) donnent la préférence à la perspective du long terme où les marchés s’équilibrent naturellement, mais se distinguent des néoclassiques en reconnaissant un effet réel à court terme de la monnaie sur l’économie. En cela leur théorie intègre certaines des hypothèses keynésiennes (quoique leurs conclusions soient opposées) : une certaine rigidité des salaires et des prix à court terme, l’incertitude des agents et l’imperfection de l’information.

 

 Les 5 enseignements du monétarisme

1° La monnaie n’est pas neutre à court terme et a des effets réels sur l’économie

2° La formation des anticipations est plus adaptative que rationnelle : remise en cause du postulat classique d’une information parfaite.

3° A ce type d’anticipations est liée la théorie du revenu permanent, qui appuie l’idée de stabilité de la demande de monnaie à long terme.

4° Les anticipations inflationnistes sont à l’origine du chômage dit conjoncturel.

5° L’effet d’éviction annule les effets attendus du multiplicateur d’investissement keynésien.

 

La théorie monétariste diffère de la vision classique dichotomique (où les sphères réelle et monétaire sont sans interactions réelles) et propose une  nouvelle formulation de la théorie quantitative de la monnaie, dans une perspective d’intégration des sphères réelle et monétaire.

Dans le court terme, la monnaie a un effet direct sur l’économie : suite à une politique monétaire expansionniste, les agents voient leurs encaisses réelles (= la quantité de monnaie dont ils peuvent disposer, appréciée en termes réels) augmenter et cette augmentation du pouvoir d’achat les conduit à opérer une substitution entre cette monnaie et des actifs, des biens durables et des services. Face à cette demande accrue, l’ajustement sur les marchés concernés se fait à court terme par les prix et les quantités. Le niveau naturel d’activité (l’offre) étant rigide sur le long terme, l’effet sur les quantités s’estompe et la hausse des prix (diminution du salaire réel) élimine les demandes excédentaires. Lorsque le choc monétaire initial est totalement absorbé, on retrouve la conclusion de la théorie quantitative : seul le niveau général des prix est affecté, à long terme la monnaie est neutre sans effet durable sur le revenu réel et l’emploi.

Conclusion en matière de politique monétaire : préconisation d’une hausse faible et régulière de l’offre monétaire, et du suivi de l’agrégat monétaire.

 

L’anticipation d’une variable (prix, inflation) est pour les monétaristes une moyenne pondérée des observations passées de ladite variable. Par exemple : le public anticipe le taux d’inflation futur sur la base exclusive des taux d’inflation antérieurement constatés. Or l’inflation est une variable déterminée par un système de facteurs plus complexes que ne l’indiquent les seules réalisations passées, ce qui entraîne deux conséquences :

- Les agents commettent des erreurs d’anticipations qui se corrigent progressivement

- L’ajustement, l’équilibre des variables ne peut être immédiat d’où l’instabilité à court terme suite à un choc réel ou monétaire.

 

Définition objective du revenu permanent : c’est le flux de revenus que produit en moyenne la détention d’un patrimoine dont la valeur ne diminue pas. Il comprend tous les avoirs d’un agent (biens, terrains actifs financiers) mais aussi son capital humain (éducation, qualification, expérience).

  Définition subjective : ce que l’individu pense recevoir en moyenne sur les périodes futures en fonction de ce que son expérience lui a appris durant les périodes antérieures. C’est une approximation par une moyenne pondérée des revenus passés.

A long terme, la quantité d’encaisses réelles demandées dépend du revenu permanent réel : les individus ne déterminent pas leur comportement uniquement à partir du revenu perçu aujourd’hui mais aussi en fonction de la façon dont ils anticipent leur revenu réel permanent (= remise en cause de la loi fondamentale de Keynes selon laquelle les agents consomment immédiatement tout revenu supplémentaire).

Les fluctuations à court terme du revenu courant qui s’accompagnent d’une instabilité de la demande de monnaie n’affectent pas sa demande sur le long terme.

 

En analysant le chômage comme le résultat de mauvaises anticipations sur l’inflation  de la part des agents économiques, les monétaristes permettent d’analyser la stagflation constatée dans les années 1970-80 (le chômage ne diminue pas et l’inflation s’accélère).

Les individus rationnels cherchent à obtenir les meilleures conditions d’embauche = ils attendent d’un emploi qu’il leur offre un salaire réel acceptable. Pour apprécier ce salaire réel ils déflatent le salaire nominal par le niveau perçu ou anticipé des prix.

- Si les ménages sous-estiment le taux d’inflation effectif ils augmentent leur offre de travail et acceptent des salaires qu’ils refuseraient si leurs prévisions étaient correctes. Le sous-emploi naturel (chômage naturel ou frictionnel) diminue.

- S’ils surestiment l’inflation, le sous-emploi augmente car ils sont plus exigeants sur les salaires réels.

- Le taux de chômage naturel = le seul taux de chômage compatible avec une anticipation correcte de l’inflation = avec un taux d’inflation constant que les acteurs finissent par anticiper correctement. C’est le NAIRU (Non Accelerating Inflation Rate of  Unemployment) découvert par Friedman et ¨Phelps en 1968.

La courbe de Phillips est verticale à long terme et l’arbitrage inflation/chômage disparaît. Le chômage revient à son niveau naturel, seul le niveau des prix a augmenté.    

Conclusions en matière de politique économique :

- Les interventions conjoncturelles de l’Etat en matière d’emploi sont vouées à l’échec. Elles sont contre-productives quand elles veulent contrer des fluctuations du chômage naturel alors que l’ajustement est en cours. Le rétablissement du plein-emploi exige du temps, à condition que cessent les interventions publiques.

-Echec des politiques de « stop and go » : à long terme les tentatives persistantes d’accroître le PIB au-delà de son niveau de plein-emploi débouchent seulement sur de l’inflation, que les agents tendent à surestimer dans leurs anticipations, ce qui alimente le sous-emploi.

 

 

Les dépenses gouvernementales financées par l’emprunt public ou l’impôt ne font qu’évincer un volume approximativement égal de dépenses privées (consommation et investissement). La production, l’emploi et le revenu global à long terme ne sont pas sensiblement modifiés. Le multiplicateur d’investissement keynésien (qui mesure l’impact démultiplié qu’a une dépense supplémentaire de l’Etat sur le revenu global) à long terme est ainsi égal à 0.

Conclusion : les politiques conjoncturelles de relance de l’activité et visant à stimuler la demande sont inefficaces.