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Peut-on parler de « révolution néoclassique » ? - Cours d'économie - Histoire de l'analyse économique

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Peut-on parler de « révolution néoclassique » ?

 

Lorsqu'à partir de la fin du XVIIIeme siècle, la Révolution industrielle démarre en Angleterre puis en France, un certain nombre d'auteurs résonnent à partir des transformations économiques et industrielles qu'ils observent et constituent, à partir d'Adam Smith, « le père fondateur de l'économie politique », le courant classique.




Plus tard à la fin du XIXème siècle, une nouvelle approche de l'économie s'élabore simultanément dans divers pays. Cette nouvelle approche émerge durant les années 1870, puis se consolide progressivement et parvient vers 1900 à acquérir le statut de « théorie néoclassique », reléguant ainsi la théorie classique à un rôle de curiosité historique. Les principaux auteurs de cette théorie sont l'anglais Stanley Jevons (1835-1882), le français Léon Walras (1834-1910) pionniers  incontestables.

Ainsi, on peut se demander si l'on peut parler de « révolution néoclassique ».

Aussi nous chercherons les éléments de continuité de la pensée classique(I) puis les concepts, les points qui se trouvent en rupture (II).



I. Les néoclassiques puisent leur source dans la pensée classique






· Le rôle du marché et l'importance du libéralisme économique : de la « main invisible » à l'équilibre général walrasien.


· Les néoclassiques aussi appelés marginalistes utilisent le raisonnement à la marge. Les racines de ce raisonnement se trouvent dans la théorie de la rente foncière de D.Ricardo (1772-1823).


· Si on inclue Say dans le courant classique, son approche sur la neutralité de la monnaie est reprise par les néoclassiques. De plus elle implique l'absence de crise de surproduction.

· La non-intervention de l'Etat : toute intervention extérieure au marché, comme celle de l'Etat est condamnable dans la mesure où elle perturbe le fonctionnement autorégulateur du marché en introduisant des rigidités.


· Smith avait déjà la volonté de rechercher des « lois naturelles »  visant à expliquer le fonctionnement de l'économie de marché dans un contexte  de libre concurrence. Si une telle économie apparaît naturelle à Smith, c'est parce que le marché est, selon lui, l'expression directe d'un trait caractéristique de la nature humaine : le besoin d'échange.


Suggérant que la nouvelle théorie constitue un simple prolongement de l'ancienne, le terme néoclassique prête à confusion.



II. Une rupture avec la théorie classique

· La démarche néoclassique en elle même :

Elle est fondée sur l'étude de comportements individuels de maximisation sous contrainte. Le marché, pièce maîtresse de la vision néoclassique de la société, est le lieu de rencontre de ces comportements individuels de maximisation sous contrainte.


· Une « révolution marginaliste » :

Jevons (1835-1882), Menger (1840-1921)et Walras dégagent de façon indépendante et sous des appellations différentes la notion d' « utilité marginale » à partir de laquelle va se constituer la nouvelle théorie néoclassique. La révolution marginaliste intervient à un moment où l'activité d'économiste se professionnalise et s'organise. A cette époque, en effet, on assiste à la création de nombreuses chaires d'économie politique dans les universités (1870 à Lausanne, 1871 à Harvard.).


· L'influence des sciences de la nature, en particulier de la mécanique classique est indéniable. Celle-ci constituait en effet , au XIXeme siècle, un modèle pour les chercheurs des autres disciplines, qui souvent essayaient de transposer à leur domaine les outils d'analyse ayant faits leurs preuves dans les sciences physiques.

Ex: l'économie pure de Walras : même conception de l'équilibre vu comme un état de repos résultant de la neutralisation des forces opposées.On assiste donc à une montée en puissance des outils mathématiques et cela est dû d'une part aux progrès de la révolution industrielle et certainement aux influences des scientistes de l'époque, qui pensaient trouver dans les sciences les solutions des problèmes philosophiques mais aussi économiques.


· Une révolution par rapport à la notion de valeur :

Les auteurs classiques n'étaient pas unanimes à ce sujet. Smith refusait de relier valeur d'échange et utilité, en mettant en avant son paradoxe de l'eau et du diamant ( en dépit de sa valeur d'usage beaucoup plus forte, l'eau a normalement une valeur d'échange beaucoup plus fiable que le diamant). Cette coupure radicale entre valeur d'usage et d'échange est reprise par Ricardo qui va développer une théorie quelque peu différente celle la valeur-travail. Il  analyse la valeur d'échange à partir de l'utilité. Leur innovation consiste à introduire le principe marginal : les prix des biens de consommation sont supposés proportionnels à leur utilité marginale, c'est à dire à l'utilité de la dernière unité consommée de chaque bien.


· Une vision différente de la société et de l'activité économique

Alors que selon le classique Smith , la société est structurée en classes « dont les intérêts ne sont nullement les mêmes », pour les néoclassiques qui sont des partisans déclarés de l'individualisme méthodologique, elle est peuplée d'individus souverains effectuant des choix. Les choix effectués par chaque individu résultent, non d'une quelconque logique de classe, mais du souci de tirer le meilleure parti des ressources dont il dispose. Ce souci définit l'individu rationnel au sens de la théorie néoclassique « homo oeconomicus ».


· La vision de long terme de l'économie n'intéresse plus les néoclassiques alors que ces questions sont pourtant présentes chez Ricardo. Il faut attendre Solow (1970).

Ex : l'Etat stationnaire.

 

Certes il y a des points communs aux deux écoles, en particulier une large adhésion aux principes du libéralisme économique et à la loi des débouchés. Pourtant les fondateurs de la nouvelle théorie insistent sur leur opposition aux thèses classiques. Même si par la suite Marshall met l'accent sur les liens qui unissent « anciens » et « modernes », il semble bien en effet que les éléments de discontinuité l'emportent.