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Cours d'économie - Economie politique - Les effets d’éviction

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Les effets d’éviction

 

L’effet d’éviction désigne en économie le phénomène par lequel le but d’un agent économique se trouve compromis par sa propre action pour l’atteindre – une sorte d’effet pervers, pour utiliser une terminologie sociologique.

Plus spécifiquement, on utilise l’expression « effets d’éviction » à propos de l’Etat (l’agent économique) et de sa politique de déficit budgétaire, ayant pour but (re)lancer la croissance. Le principe (l’effet pervers) reste le même, mais on peut distinguer plusieurs manifestations.

I. Les effets d’éviction interne

            C’est l’effet d’éviction le plus couramment utilisé lorsqu’il s’agit de souligner l’inutilité de l’intervention publique (sous la forme d’une politique de déficit budgétaire) pour relancer l’économie.

            A capacité de financement donnée et en économie fermée (c’est-à-dire sans apport de capitaux étrangers), le déficit budgétaire génère une demande accrue de financement et donc une hausse du taux d’intérêt. La demande de capitaux de la part de l’Etat est telle qu’elle fait augmenter les taux d’intérêts. Cela renchérit d’une part les projets d’investissements privés et augmente leur seuil de rentabilité. D’autre part, la demande des agents économiques financée à crédit va également diminuer. Indirectement, comme les investissements privés vont diminuer, la demande privée va également diminuer dans son ensemble (et plus seulement sa fraction financée par le crédit).




            En étant évincée par la dépense publique, la dépense privée va donc diminuer, ce qui était précisément la situation que l’Etat voulait inverser ou éviter.

II. Les effets d’éviction externe

            L’effet d’éviction externe décrit le même processus d’éviction de la dépense privée, mais en situation d’économie ouverte (mobilité internationale des capitaux), ce qui signifie que la dépense publique additionnelle se traduire non plus par une augmentation du taux d’intérêt mais par une entrée nette de capitaux venant financer le besoin de l’Etat.

            Dans ce cas, le taux d’intérêt domestique reste fixe. En revanche, les entrées nettes de capitaux provoquent une demande excédentaire de monnaie nationale et donc une appréciation de celle-ci, ce qui renchérit les exportations. La demande excédentaire de biens et services, générée par le déficit budgétaire et non évincée par une augmentation du taux d’intérêt comme dans le cas précédent, est alors éliminée par l’appréciation du taux de change de la monnaie nationale, c’est à dire par la baisse de la composante externe de la demande.

III. L’effet d’éviction de la consommation par l’impôt

            Davantage centrée sur les effets de la politique de déficit budgétaire sur la consommation, la notion d’équivalence ricardienne ou encore d’équivalence Ricardo-Barro repose néanmoins également sur le phénomène d’éviction. Si l’on reprend le raisonnement depuis le départ, on a d’abord la remarque de David Ricardo à propos de la manière dont le déficit budgétaire va être financé (soit par la dette, soit par l’impôt). Pour Ricardo, financer le déficit par la dette est strictement équivalent à son financement par l’impôt, puisque pour rembourser sa dette, l’Etat devra lever de nouveaux impôts dans le futur. C’est ce qu’on appelle l’équivalence ricardienne.

            Dans les années 70, Robert Barro reprend et complète l’analyse de Ricardo en prenant en compte la réaction des ménages face à un déficit budgétaire financé par la dette (et dont les effets ne seraient a priori pas annulé par des prélèvements obligatoires supplémentaires). Pour lui, une telle politique entraîne forcément une réduction de la consommation car les ménages accroissent leur épargne afin de prévoir les impôts futurs qu’entraîneront les emprunts d’aujourd’hui : c’est ce que l’on appelle l’équivalence Ricardo-Barro.

 

Conclusion

 

            Si l’on s’en tient au mécanisme des effets d’éviction, il ne sert à rien de mener une politique budgétaire déficitaire pour relancer l’économie, puisque, d’une manière ou d’une autre, les effets escomptés (sur l’investissement et la consommation privées) seront quasiment nuls.

 

            Est-il alors malgré tout possible de relativiser la portée de l’argument lié aux effets d’éviction ? Oui, car en prenant en compte le contexte dans lequel les politiques de déficit budgétaire sont généralement menées, on se rend compte que la nécessité d’une relance budgétaire se manifeste plus particulièrement en période de ralentissement économique. C’est donc une situation où l’investissement privé et la demande intérieure et extérieure sont a priori déjà défaillants. Le risque d’éviction est donc relativement limité.