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Cours d'économie - Histoire de la pensée économique - Les apports de la nouvelle macroéconomie classique

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Les apports de la nouvelle macroéconomie classique

 

La NMC est apparue en réaction contre le consensus keynésien, dont la force explicative paraissait diminuer à la fin des années 1970, et qui n’offrait pas de fondements théoriques micro économiques suffisants. Elle est affiliée au monétarisme, bien que ses auteurs s’en défendent. Elle se fonde sur une réhabilitation des hypothèses traditionnelles de la macro économie classique (Equilibre permanent des marchés et non rigidité des prix), auxquelles elle rajoute celle des anticipations rationnelles.

Auteurs principaux : Robert Lucas, Léonard Rapping, Thomas Sargent et John Wallace

Ses apports principaux sont d’expliquer pourquoi les acteurs de l’économie ne réagissent pas de manière automatique aux politiques économiques, et donc pourquoi celles ci perdent en efficacité.

Toutefois, les alternatives que la NMC propose sont critiquées, et très marquées par la pensée libérale.

L’hypothèse des anticipations rationnelles

C’est véritablement l’élément qui unifie les théoriciens de la NMC et fonde l’originalité de ce courant. L’intérêt pour cette hypothèse s’explique par une volonté de donner des bases micro-économiques à la macroéconomie classique, et donc de s’intéresser de près aux motivations et raisons des acteurs.




Cette hypothèse (formulée par Muth en 1961) éloigne la NMC de la théorie walrassienne standard, dans laquelle l’information est parfaite et ne coûte rien à se procurer. Elle rompt également avec la théorie des anticipations adaptatives des monétaristes (théorie selon laquelle les acteurs modifient leur comportement progressivement, en pondérant leurs comportements passé d’après les marges d’erreur alors observées entre anticipations passées et faits passés).

Les anticipations rationnelles se définissent comme des « prévisions informées des événements futurs, résultant d’une interprétation correcte de la théorie économique ». Elles possèdent plusieurs caractéristiques fondamentales :

-          Elles sont correctes et conformes à la théorie économique (néo-classique) en moyenne

-          Elles prennent en compte toute l’information disponible, et sont donc cohérentes ; elles diffèrent en cela des anticipations adaptatives, qui ne prennent en compte que les informations passées, et pas, par exemple, une décision publique de radicalement changer de politique économique.

-          Les erreurs de prévision ne sont corrélées avec aucune information pertinente au moment de la formation des anticipations. C’est la propriété d’orthogonalité statistique.

Ainsi, l’hypothèse des anticipations rationnelles a le mérite d’expliquer le redressement des courbes de Phillips observés dans les pays développés au cours des années 1970 : selon la NMC, la courbe de Phillips est verticale à court terme comme à long terme. Les politiques de relance par la demande ne peuvent créer que de l’inflation, sans diminuer le chômage, car les acteurs ont appris quelles étaient les conséquences d’une politique de relance et les anticipent désormais.

La théorie des cycles d’affaire

Les recherches de la NMC l’ont conduite à poursuivre les travaux de l’école autrichienne des années 1930 (et en particulier de Friedrich von Hayek) sur les cycles économiques gouvernés par l’offre. Conformément à leurs hypothèses méthodologiques, les cycles ne sont pas causés par les rigidités pesant sur les prix nominaux qui s’ajustent librement, et les marchés sont donc en permanence à l’équilibre (c’est à dire qu’il y a rencontre entre les niveaux de l’offre et de la demande).

Plusieurs pistes ont donc été explorées pour expliquer l’origine des cycles économiques. La première est celle de l’évolution technologique, qui explique les chocs par les mouvements du taux d’évolution technologique : les récessions seraient des périodes de ralentissement (voire d’inversion !) de l’évolution technologique et donc de la productivité. Bien que la plupart des hypothèses de ces modèles soient controversées (inexistence du chômage involontaire, absence d’effets des politiques monétaires, effet important des ruptures technologiques sur les combinaisons productives), ils fournissent des éléments intéressants : de bons fondements micro économiques, une grande sobriété, et une bonne capacité explicative sur les séries statistiques observées.

 

Une autre approche est celle de la théorie des changements intersectoriels, qui explique les crises (et l’apparition de chômage) par les délais nécessaires pour permettre le reclassement des travailleurs d’un secteur vers un autre. Ainsi, le marché du travail est toujours en équilibre global, à ceci près que les qualifications offertes ne correspondent pas à celles demandées. Le stock de chômeurs est donc constitué des travailleurs dont la qualification ne correspond pas à la demande et qui doivent se former. Ces théories sont critiquées pour leur inadéquation avec les faits observés : en effet, les reclassements sont moins nombreux en période de récession, le rythme des changements intersectoriels semble largement procyclique.

Une critique radicale des politiques discrétionnaires

Les conclusions en terme de politiques économiques de la NMC sont radicalement anti-interventionnistes. En effet, les mouvements réels de l’économie sont commandés par des variables telles que les évolutions technologiques, et pas du tout par le niveau de la demande ou la quantité de monnaie, les éléments sur lesquels les politiques interventionnistes sont capables de jouer. Il ne sert donc à rien d’intervenir. Pire, l’intervention publique risque de créer de l’inflation. Il vaut donc mieux s’abstenir. Un exemple de ces critiques est la théorie de l’équivalence néo-ricardienne : les politiques de relance budgétaire ne feront qu’augmenter l’épargne des ménages, puisque les acteurs anticipent la problématique intertemporelle et ont conscience que les dépenses publiques supplémentaire produiront à terme des prélèvements obligatoires supplémentaires

La NMC recommande que les règles du jeu économique soient claires et fixes, afin que les pouvoirs publics soient prévisibles et qu’ils ne fassent pas peser sur les anticipations des acteurs le risque de changements de politiques brusques et impossibles à anticiper, qui risquent de ramener l’inflation et dont la seule motivation est politicienne. Afin que l’engagement des pouvoirs publics de ne pas changer les règles du jeu soit crédible, il importe de les mettre dans une situation dans laquelle ils ne peuvent pas les changer. Le meilleur moyen pour cela est de confier, au maximum, la responsabilité des variables macroéconomiques à des organismes indépendants, par exemple à une banque centrale indépendante en ce qui concerne la croissance de la masse monétaire.

Les politiques économiques recommandées par la NMC se composent de quatre éléments :

-          Une croissance régulière limitée de la masse monétaire

-          Des transferts et prélèvements publics qui ne varient pas, en termes réels, en fonction du cycle.

-          Des taux de fiscalité fixes et qui équilibrent à long terme le budget.

-          L’engagement du gouvernement de ne pas agir suite aux variations des prix ou des salaires.

Critiques à l’égard de la NMC

Aujourd’hui, la NMC est critiquée pour plusieurs raisons :

-          - Son irréalisme théorique. L’hypothèse des anticipations rationnelles comme l’inexistence du chômage involontaire apparaissent fragiles. La conception keynésienne des anticipations a souvent une force explicative supérieure, et des explications données en terme d’anticipations (équivalence néo-ricardienne, par exemple) peuvent souvent s’expliquer par des phénomènes de corrélation avec des variables non prises en compte dans le raisonnement.

-          - Enfin, la NMC a un objectif idéologique évident, celui de justifier des politiques libérales et de focaliser l’attention des responsables de la politique économique sur les intérêts et anticipations des agents individuels. Cela brouille souvent son message scientifique.